Ce lundi 14 octobre 2024, à la demande d’Anne Genetet, ministre de l’Education Nationale, l’ensemble des établissements scolaires français a rendu hommage aux deux professeurs victimes du terrorisme islamiste le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine et le 13 octobre, à Arras.
Ces deux professeurs, à qui l’École rend hommage, sont morts dans l’exercice de leur métier et pour les valeurs qu’ils incarnaient, liberté, égalité, fraternité mais aussi laïcité. Cette initiative est une marque de considération, de respect, de gratitude, en paroles et en actes pour Samuel Paty (1973.2020) et Dominique Bernard (1966.2023). Ils ont été assassinés parce qu’ils étaient professeurs.
Comme demandé par la Ministère de l’Education Nationale, le collège Gaston Chaissac a organisé, à 9h20, une minute de recueillement qui a été respectée dans chaque classe à la mémoire des victimes des attentats. En outre, les professeurs d’Enseignement Moral et Civique, Dominique Ferret, Vincent Château et Gilles Trémège ont mis en œuvre un temps d’analyse, de réflexion et d’échanges en amont de l’hommage afin de rappeler et contextualiser les faits et pour faire comprendre le sens du rituel laïque que constitue la minute de silence.
Je veux conclure en reprenant les mots du maire d’Arras, Frédéric Leturque, avec lesquels il terminait son discours du samedi 13 octobre 2024 en hommage à Dominique Bernard : « Vive l’école, vive la vie, vive la République et vive la France »
Gilles Trémège, animateur du « Parcours citoyen » du collège Gaston Chaissac.
Albert Camus, lettre à monsieur Germain, 19 novembre 1957
Cher Monsieur Germain,
J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur, mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus