Le film projeté au second trimestre est « Le tableau », un film d’animation de Jean-François Laguionie, sorti en 2011, qui propose des séquences d’animation en deux dimensions ou en images de synthèse et des prises de vue réelles ; il participe, après un film classique, « Les temps modernes » de Charlie Chaplin et avant un film contemporain, « La jeune Juliette » d’Anne Emond, à la construction de la culture cinématographique de nos élèves.
Trois types de personnages vivent dans un tableau inachevé composé d’un jardin luxuriant et d’une forêt maudite. Il s’agit des Toupins se considérant comme des êtres supérieurs car ils sont entièrement peints, des Pafinis à qui il manque quelques touches de couleurs et les Reufs restés à l’état d’ébauches, véritables rebuts de cette société. À la suite de la prise de pouvoir des Toupins qui veulent asservir ceux qui leur semblent différents, un groupe composé d’un Toupin révolté, d’une Pafini et d’un Reuf décident de retrouver la Peintre pour qu’il achève son œuvre et ramène la paix et l’harmonie.
Voilà comment l’analyse Pascal Bahuau, professeur de lettres, dans le document de présentation de « Collège au cinéma » en Vendée :
« D’un chef-d’œuvre inachevé à un chef-d’œuvre achevé.
« Le tableau » est un chef-d’œuvre de créativité sur la création. Chacun y trouvera son degré de lecture : quête d’aventure, réflexion sociale, initiation à la peinture avec ses multiples références. La recherche du créateur permet aux Pafinis une quête sur l’identité, sur la construction de soi. Et l’on s’interroge sur le fait d’être une ébauche en cours de création, de prétendre être une œuvre parachevée ou encore être réduit à l’état de gribouillis.
Le magnifique jeu de couleurs offre des décors multicolores et mène à l’art de pacifier la guerre mais aussi, par la mise en abîme de la création dans la création, à l’idée d’un personnage qui pourrait s’achever lui-même.
Ces personnages en quête d’eux-mêmes, dans l’art et par l’art, interrogent sur la lutte des classes et sur la tolérance : une remise en cause pour les Toupins de leurs certitudes et de ce qu’ils pensent être leur achèvement…
Une belle fable initiatique, politique, poétique. »
Gilles Trémège, professeur référent de « Collège au cinéma au collège Gaston Chaissac
