Ce classique, en noir et blanc, n’a pas pris une ride et a permis aux élèves de découvrir, pour beaucoup, l’interprétation magistrales des acteurs, principalement Jean Gabin, Bourvil et Louis de Funes. Cette comédie dramatique historique les a transportés dans le Paris de l’Occupation en proie aux restrictions et confronté au marché noir et d’ainsi faire un lien avec le cours d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale.
En voici le synopsis : En 1943, en pleine Occupation, Martin, un brave chauffeur de taxi, au chômage, doit transporter à l’autre bout de Paris, pour survivre, quatre valises pleines de porc. Son acolyte habituel ayant été arrêté, il fait appel à un inconnu, Grandgil. Commence alors une périlleuse traversée…
Lors de sa sortie, « La traversée de Paris », en rompant avec le mythe du résistantialisme, à savoir que les Français avaient unanimement résisté, a suscité la polémique en présentant l’attentisme de la population confrontés aux difficultés de la vie quotidienne. Mais voyons plutôt ce qu’en disait Francois Truffaut, alors critique cinématographique : « J’admire, sans réelle réserve, La Traversée de Paris. Je pense que c’est une réussite totale car Autant-Lara a enfin trouvé le sujet qu’il attendait — une intrigue faite à son image, une histoire que sa truculence, sa tendance à l’exagération, la rudesse, la vulgarité et l’outrage, loin de mal servir, élève au rang d’épopée… Une verve proche de celle de Céline et une férocité insistante dominent le film, mais il est sauvé de la mesquinerie par quelques notes émotionnelles qui nous submergent, en particulier celles des scènes finales. »
Bien préparés par les professeurs d’histoire et le professeur documentaliste, les élèves ont été attentifs et semblent avoir apprécié la séance, notamment les deux scènes devenues cultes dans la cave de l’épicier ou dans le café. Ceux qui le voudront pourront, dans le cadre du PEAC / « Collège au cinéma », présenter ce film à l’oral du DNB.
Gilles Trémège, professeur d’HG-EMC